HONORE
Nogent-sur-marne, France
Programme extension et rénovation d'une maison de ville
Maîtrise d’ouvrage privée
Mission complète
Calendrier 2022
Surface 134 m²
Budget 252 000 €
Photos Juliette Alexandre, Sylvain Duffard
Implantée en cœur d’îlot sur une parcelle en lanière typique des anciens tracés viticoles du XIXe siècle, la maison s’inscrit dans un tissu urbain hérité, structuré par l’alignement du bâti en front de rue et l’ouverture de larges séquences végétales en cœur d’îlot.
Mitoyenne sur ses deux limites longitudinales, la construction s’implante à l’alignement, en continuité avec les gabarits voisins, préservant ainsi la cohérence morphologique de la rue. Le projet propose une réorganisation complète des espaces intérieurs, inversant la répartition programmatique afin de rétablir un lien direct entre les pièces de vie et le jardin.
Les espaces jour, initialement situés au R+1, sont relocalisés en rez-de-chaussée. Cette disposition favorise une relation sensible au sol et à la végétation. Un patio central est créé, prenant en compte l’arbre existant et les règles d’implantation, afin d’apporter lumière naturelle et respiration au cœur du plan. L’espace de vie principal se prolonge visuellement vers le jardin grâce à de larges ouvertures coulissantes, créant une porosité entre intérieur et extérieur et renforçant l’impression d’"habiter dans le jardin".
Le projet s’inscrit dans une démarche d’économie de moyens et de réduction de l’impact environnemental. La structure est constituée de poteaux-poutres en béton teinté dans la masse, faisant œuvre à la fois d'élément de construction et de finition. Les façades latérales sont réalisées en blocs béton creux, réduisant l’empreinte carbone du bâti. Les planchers sont constitués de poutrelles-hourdis isolants, garantissant des performances thermiques renforcées.
Le projet affirme un choix de matérialité assumée, où le béton apparent, teinté dans la masse, constitue à la fois structure, finition et expression architecturale. Utilisé dans son état brut, il s’inscrit dans une logique de sincérité constructive. Son comportement hygrométrique devient un outil de composition : il se modifie au gré des conditions climatiques, s’éclaircissant en période sèche et se patinant de nuances plus vives en temps humide. Cette réversibilité chromatique inscrit le bâtiment dans une temporalité mouvante et révèle une enveloppe réactive, vivante, en lien direct avec son environnement.
